dimanche 17 janvier 2010 par Jean-François Ponge
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Arthur de Gobineau (Comte de Gobineau) : Nouvelles asiatiques (Les Editions du Sonneur, 2007, 528 pp.)
L’œuvre de Gobineau (1816-1882) est atypique. À la suite de la parution en 1853 de son “Essai sur l’inégalité des races humaines”, Arthur-Joseph de Gobineau est considéré par certains comme le fondateur de l’aryanisme, à l’origine de l’idéologie nazie basée sur l’inégalité des “races” et la prétendue supériorité de ce que l’on appelle aujourd’hui l’homme occidental (ou en d’autres termes l’aryen). Pourtant, à la lecture de ses “Nouvelles asiatiques”, on se trouve en face d’un observateur intelligent et surtout infiniment respectueux des moeurs et coutumes des peuples du Proche et du Moyen-Orient. Grand voyageur, diplomate en poste à Téhéran où il fut ministre plénipotentiaire, Gobineau a rencontré de nombreuses personnalités politiques et religieuses et étudié les coutumes des peuples musulmans du Proche et du Moyen Orient, dont il parlait couramment les langues. Les “Nouvelles asiatiques” sont donc l’oeuvre d’un érudit, qui parle de ce qu’il a vu par lui-même ou appris de nombreux témoignages, mais également d’un conteur hors-pair. Injustement méconnue, étouffée qu’elle a été par l’exploitation à des fins politiques de ses écrits théoriques, l’œuvre romanesque de Gobineau mérite d’être appréciée pour sa vision romantique de l’Orient. On ne s’ennuie guère à la lecture de ces six nouvelles, toutes d’excellente facture, mais j’ai bien ri à la lecture de “La guerre des Turcomans” et ai pleuré à chaudes larmes sur “Les amants de Kandahar”
(critiqué par Jean-François Ponge le 10 janvier 2010)
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Messages
1. Nouvelles asiatiques _ Arthur de Gobineau, 18 juillet 2010, 20:51, par Mammadova Gouldasta
Bonjour,Monsieur Ponge !
J`ai lu une partie de votre article sur "Nouvelles asiatiques " et il m`a beaucoup intéressé .J`étudie les œuvres d`Arthur de Gobineau et j`ai une thèse à soutenir "L`Orient dans les œuvres de Gobineau". Gobineau est très peu connu dans notre pays et je veux bien le présenter à nos lecteures.J`ai traduit en Azerbaidjanais une de ses nouvelles - "La danseuse de Shamakha".(Elle n`est pas encore publiée) .Je vous serai très reconnaissante, Monsieur Ponge, si vous pouvez m`aider dans mon recherche.Je voudrais bien avoir la possibilité de faire connaissance de tout votre article sur "Les nouvelles asiatiques" et en général, toutes les informations concernant la critique et l`analyse des œuvres de Gobineau sur l`Orient auront une grande importance pour moi. Je vous remercie d`avance et je vous prie,Monsieur, d`agréer mes sentiments respectueux.
1. Nouvelles asiatiques _ Arthur de Gobineau, 22 août 2010, 11:25, par Jean-François Ponge
Bonjour,
Je viens seulement de lire votre message du 18 juillet, excusez-moi (je n’ai pas encore bien l’habitude du site). Je suis content de voir que vous avez apprécié ma critique, et que l’oeuvre de Gobineau soit remise à sa juste valeur, en oubliant qu’il a été un des premiers théoriciens du racisme, sans doute à son corps défendant. Malheureusement, je ne peux guère vous en dire plus, n’ayant fait que lire son livre en bibliothèque publique. Je ne l’ai même plus avec moi, l’ayant rendu depuis longtemps. C’est une excellente chose que cette œuvre puisse être traduite dans la langue des pays que Gobineau a connus. Ce serait bien que les orientaux puissent témoigner de la véracité de ces récits, qui sont sans doute passés pour les français pour les doux fantasmes d’un occidental en villégiature aux pays du soleil levant. Je vous souhaite bon courage pour votre thèse. Bien cordialement, JF PONGE
2. Nouvelles asiatiques _ Arthur de Gobineau, 9 avril 2015, 12:35
M. Gouldasta,
ma thèse tournera également autour l’Orient dans une oeuvre de Gobineau, notamment dans les Nouvelles Asiatiques. Est-il possible de m’envoyer votre thèse, afin que je puisse lire votre opinion et que je puisse employer quelques sources trouvées par vous ?
Bien cordialement,
Sam Ooghe (sam.ooghe@ugent.be)