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Elle traverse la place en diagonale de Muriel Verstichel
dimanche 10 septembre 2006 par Xavier Lainé

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Faites nous l’amitié d’écrire...
A propos de « Elle traverse la place en diagonale » de Muriel Verstichel, éditions L’arbre à Paroles, collection Traverses.

Est-ce croissance ou décroissance ? Nous voici de plus en plus nombreux à occuper l’espace sur cette terre, et voici que la littérature se penche vers l’infime, le confidentiel, l’intime.

Qui donc a connu Chantal Lammertyn ? Qui donc sinon ses proches, ses amies, les habitants du nord et de la Belgique réunis. Ça fait déjà du monde et du beau monde, mais un grain de sable à l’échelle planétaire, un grain qui compte puisqu’il a eu le talent de s’exprimer, de participer activement à la vie collective de cette humanité là.

Un grain qui compte puisque Muriel Verstichel écrit, et écrit bien pour son amie défeinte. Ce qui compte du poète c’est la trace. Et quand la trace se fait enluminure, c’est que la vie fut bien belle, bien bonne, humaine, et tout et tout...

Et la vie se tisse de ces petits rien qui la sortent de l’anonymat, de ces poignées de mains offertes à des inconnus de passage, de ces regards croisés et que l’on n’oublie plus, de ces corps enlacés et qui nous laissent leur parfum comme une trahison du provisoire.
« Elle traverse la place en diagonale » est fait de ces petits riens, de l’observation anodine des platanes et du ciel, de la frange écumeuse des vagues au bord de plages inconnues, de liaisons secrètes dans des couloirs d’hôpitaux fatidiques.

On y croise l’amitié farouche et les débordements du cœur. C’est une confession qui nous touche quand tant et tant s’épanchent en auto confessions biographiques où le sexe occupe toute la place de la littérature.

Muriel Verstichel nous offre à lire son amitié profonde, et c’est si grand plaisir qu’il me prend l’envie d’en parler, de lire et de relire pour ne rein perdre de cette belle sensibilité.

Et même si de l’hospice fatal l’amie ne ressort que vaincue par la mort, même si « Quand on aime, il faut partir », on se prend à rêver que la fin n’étant que l’aboutissement logique et inéluctable de cette longue maladie incurable qu’est l’existence, il y aura toujours un ou une amie pour nous procurer ce second souffle dans des écrits rayonnants de tendresse.

Xavier Lainé
Manosque, 6 septembre 2006



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