par penvins
La courte échelle 1999
Ca commence par un voisin voyeur, personnage hors de la scène, observateur supposé neutre. Bien sûr il fait aussi partie de l'histoire. Un vrai jeu de massacre dans un miroir, coup double, comme l'auteur ni français, ni québécois. De sorte qu'au grand jeu de la littérature où la question reste toujours la même, on se demande où se trouve l'auteur dans tout ça. Dans ces rêves de celtitude folle.
C'est un retour aux sources - sources géographiques évidemment - mais également intimes à n'en pas douter. La celtitude restera toujours le grand lieu des rêves et des fantasmes et ceux d'André Marois sont mégalomaniaques. Rêves de puissance du roi Matthias qui entraîne son double - le druide Pierre - dans sa folie banale de mâle misogyne réduisant les femmes au rôle de pondeuses. Et celles-là leur grand drame, ce qui va les rendre infiniment négligeables, c'est de ne l'avoir pas été.
Il y a aussi dans ce jeu de double - Docteur Jekyll et Mister Hyde mais un docteur Jekyll qui succombe à l'influence de Hyde - une figure de l'homme réel, plongé dans le monde réel, contraint de faire ce qu'il répugne à faire, métier de publicitaire - on compte au nombre des écrivains contemporains plusieurs publicitaires Spielberger, Beigbeder, Ch Paviot par exemple tous écrivent des romans hors du champ habituel de la littérature, des romans violents le plus souvent des polars - et qui garde au fond de lui cette peur de se faire manipuler - ils savent bien sûr de quoi ils parlent - jusque dans leur intime, leur lieu d'enfance. Bretagne.
On a donc là un roman parfaitement maîtrisé, manipulateur comme le sont les romans policiers d'où ne ressortent vivants - désolé si je prive le lecteur du plaisir de se faire manipuler - que la femme primitive - on notera le langage qu'André Marois attribue aux bretons parfois à la limite de l'arriération - et le voisin voyeur, l'écrivain hors du champ.
Ca ne vous fait penser à rien? Je vous laisse deviner
Penvins
e-litterature.net©
16/08/2002