par Meleze
Dans cette petite étude que je soumets aux lecteurs d'Exigence : Littérature on verra que ce type d'interprétation est suggéré par Freud lui-même.
J'ai toute raison en effet de lire Freud avec le même principe que je lis Nietzsche confronté au contact physique de la montagne. Le fondateur de la psychanalyse doit en effet être replacé dans un contexte dont ses admirateurs et élèves font presque toujours abstraction. Souvent dans mon esprit au contraire, je confronte Freud à la première guerre mondiale qu'il n'a pas faite en tant que soldat, tout en le piquant violemment dans son nationalisme. La guerre de 1914 a vu l'effondrement de l'empire autrichien en tant que dynastie et en tant que colonisateur géographique de l'Europe centrale Freud en est très fortement marqué
Qu'est-ce que la psychanalyse a à dire la dessus? Et bien je vous propose de rouvrir un texte très facile d'accès à tout public, l'étude sur les LAPSUS, inclue dans le volume des éditions Payot sous le titre de "la psychopathologie de la vie quotidienne". Freud nous fait parcourir une collation d'observations faites entre 1907 et 1919. Les lapsus révèlent les refoulements de ceux qui les ont commis. Voici deux exemples:
"je vous invite à démolir la prospérité de notre chef, au lieu de : boire -stossen- à la prospérité de notre chef."....
" On se rappelle encore la manière dont le Président de la chambre de députés autrichienne a un jour ouvert la séance: Messieurs dit-il, je constate la présence de tant de députés et déclare par conséquent la séance close"
Freud fait alors page 77 la remarque selon laquelle "l'idée qui s'exprime dans le lapsus est précisément celle qu'on veut refouler". Et c'est la que je vois l'autorisation de faire fonctionner la psychanalyse à rebours: Pourquoi la psychanalyse ne fonctionnerait-elle pas autant comme mode de refoulement des désirs inaccomplis , que comme mode d'expression des idées refoulées? Si on reprend l'essai sur les lapsus et qu'on collationne les exemples qui s'échelonnent entre 1907 et 1919 on s'aperçoit que beaucoup d'entre eux ont un rapport avec la situation politique :
Contrairement à son habitude le fondateur de la psychanalyse ne nous livre pas un texte bien équilibré. Bien que le texte soit sur le plan du concret, avec des images et des préoccupations de tous les jours, telle que prendre le train, porter un chapeau, partir en vacances, il recèle deux causes d'instabilité:
Donc, Freud, sous l'apparence de la pénétration psychologique et de l'intuition médicale nous fait part de ses propres préoccupations sur la situation politique. L'effondrement de l'Autriche-Hongrie provoque une telle déception qu'elle est refoulée. L'Autriche-Hongrie produit une psychanalyse qui est une sorte d'inconscient national comme la France a produit de l'extrême droite pour refouler ou rediriger ses déceptions colonialistes .
Par l'extension d'une psychanalyse à rebours, je ne remets pas en cause les apports de la méthode clinique aux névroses des individus. Mon souci est de relativiser Freud juif autrichien parmi ses contemporains fondateurs du sionisme. Mon souci vis à vis du sionisme colonisateur, contraint de faire demi-tour sous la pression du fanatisme des palestiniens de la même façon que l'Autriche fut contrainte d'abandonner la Hongrie sous la pression de la défaite, est d'organiser le refoulement de la déception et du recul géographique.
Les juifs ont déjà produit une légende mythique qui s'appelle "la Bible". Je suggère que l'utilisation de la psychanalyse à rebours leur vienne en aide lors de l'inévitable 3° perte de Jerusalem après Nabuchodonosor et Titus et leur inspire un nouvel épisode historique.
J'ai toute raison en effet de lire Freud avec le même principe que je lis Nietzsche confronté au contact physique de la montagne. Le fondateur de la psychanalyse doit en effet être replacé dans un contexte dont ses admirateurs et élèves font presque toujours abstraction. Souvent dans mon esprit au contraire, je confronte Freud à la première guerre mondiale qu'il n'a pas faite en tant que soldat, tout en le piquant violemment dans son nationalisme. La guerre de 1914 a vu l'effondrement de l'empire autrichien en tant que dynastie et en tant que colonisateur géographique de l'Europe centrale Freud en est très fortement marqué
Qu'est-ce que la psychanalyse a à dire la dessus? Et bien je vous propose de rouvrir un texte très facile d'accès à tout public, l'étude sur les LAPSUS, inclue dans le volume des éditions Payot sous le titre de "la psychopathologie de la vie quotidienne". Freud nous fait parcourir une collation d'observations faites entre 1907 et 1919. Les lapsus révèlent les refoulements de ceux qui les ont commis. Voici deux exemples:
"je vous invite à démolir la prospérité de notre chef, au lieu de : boire -stossen- à la prospérité de notre chef."....
" On se rappelle encore la manière dont le Président de la chambre de députés autrichienne a un jour ouvert la séance: Messieurs dit-il, je constate la présence de tant de députés et déclare par conséquent la séance close"
Freud fait alors page 77 la remarque selon laquelle "l'idée qui s'exprime dans le lapsus est précisément celle qu'on veut refouler". Et c'est la que je vois l'autorisation de faire fonctionner la psychanalyse à rebours: Pourquoi la psychanalyse ne fonctionnerait-elle pas autant comme mode de refoulement des désirs inaccomplis , que comme mode d'expression des idées refoulées? Si on reprend l'essai sur les lapsus et qu'on collationne les exemples qui s'échelonnent entre 1907 et 1919 on s'aperçoit que beaucoup d'entre eux ont un rapport avec la situation politique :
- Le cas du professeur N. qui en racontant son histoire s'abstint naturellement de se servir du mot "boche", toutes les fois qu'il avait à parler des allemands
- Le cas très important de l'officier qui a dit :"descendre dans une tombe" (ins Grab sinken) au lieu de "s'asseoir dans l'herbe pour chanter" (ins Grass singen).
- Le cas du professeur Meninger qui va porter un toast "au vieil ane" (Ater Esel) au lieu de le porter "au vieil ancêtre" (senex altesl) dans lequel il est impossible de ne pas voir l'empereur lui-même
- Il y a encore le " réserviste voleur" qui va dire dans une enquête qu'il fait partie de la
"Diebstellung" (réserve des voleurs) au lieu de dire qu'il fait partie de la "Dienststellung"
(reserve des civils). - Freud releve aussi dans un livre le cas du pere (V.Tausk) qui n'a pas le courage de ses opinions et dira "Jungen" (les garçons alors qu'il veut dire "Juden" (les juifs)
Contrairement à son habitude le fondateur de la psychanalyse ne nous livre pas un texte bien équilibré. Bien que le texte soit sur le plan du concret, avec des images et des préoccupations de tous les jours, telle que prendre le train, porter un chapeau, partir en vacances, il recèle deux causes d'instabilité:
- à cause de la notion de complexe qui est emprunté à Jung comme si c'était un acquis général de la science alors que Freud vient de se disputer avec celui qu'il avait pourtant pressenti comme son successeur.
- à cause de la référence à Rank qui aspire justement à utiliser la psychanalyse à rebours pour engendrer des artistes et faire naître en chacun d'entre nous l'artiste qui sommeille et avec lequel Freud va aussi se disputer pour "utilisation non clinique de sa science".
Donc, Freud, sous l'apparence de la pénétration psychologique et de l'intuition médicale nous fait part de ses propres préoccupations sur la situation politique. L'effondrement de l'Autriche-Hongrie provoque une telle déception qu'elle est refoulée. L'Autriche-Hongrie produit une psychanalyse qui est une sorte d'inconscient national comme la France a produit de l'extrême droite pour refouler ou rediriger ses déceptions colonialistes .
Par l'extension d'une psychanalyse à rebours, je ne remets pas en cause les apports de la méthode clinique aux névroses des individus. Mon souci est de relativiser Freud juif autrichien parmi ses contemporains fondateurs du sionisme. Mon souci vis à vis du sionisme colonisateur, contraint de faire demi-tour sous la pression du fanatisme des palestiniens de la même façon que l'Autriche fut contrainte d'abandonner la Hongrie sous la pression de la défaite, est d'organiser le refoulement de la déception et du recul géographique.
Les juifs ont déjà produit une légende mythique qui s'appelle "la Bible". Je suggère que l'utilisation de la psychanalyse à rebours leur vienne en aide lors de l'inévitable 3° perte de Jerusalem après Nabuchodonosor et Titus et leur inspire un nouvel épisode historique.
MELEZE