Du minimalisme architectural

Le Burkinabais Diébédo Francis Kéré fut très tôt convaincu qu’il est possible d’améliorer les conditions de vie et plus particulièrement l’habitat avec les ressources locales. Un plateau recouvert de briques, de roche, de sable peut suffire : « Notre architecture, c’est la terre » précise-t-il. Une terre dont la latérite est le parent pauvre. Mais, faute de techniques, cette terre « à perte de vue » a ses limites. Pour l’exploiter, Diébédo Francis Kéré a inventé toute une technique : entre autre la presse qui par compression crée des briques susceptibles de penser l’architecture en plus grand par l’intusion des voutes.

A cheval entre son pays d’origine et Berlin, entre aussi sa communauté et la solitude, dès 1999, et encore étudiant à la Technische Universität de Berlin il est retourné à Gando s’entretenir avec son père : « Je lui ai dit qu’il fallait qu’on fasse les choses nous-mêmes sans attendre l’aide de l’Etat ». Ayant gagné sa confiance et celle de sa communauté lorsqu’il déclara qu’il utiliserait la terre : l’enthousiasme a disparu. On voulait du béton. Mais il a persévéré : une école a vu le jour puis d’autres bâtiments selon les mêmes principes d’éco-construction appris à Berlin et adaptés au Burkina Faso. Terre crue et ventilation naturelle. D’autres projets sont en cours, tel ce centre pour femmes dont les murs, composés de jarres, forment des greniers. Diébédo Francis Kéré combine à la fois la culture architecturale « classique » et ce qu’il trouve sur place. Rien n’est dû au hasard ou à la coquetterie. Son architecte privilégie ce qui est majeur dans cet art : la relation intérieur/extérieur qui dévoile à la fois un volume et des espaces.