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L’oubli, la trace - Jacques Sommer
mardi 27 mars 2012 par penvins

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Alexipharmaque, mars 2012, collection Les Rares

Rien n’est perdu de cette ruine
puisqu’elle est devenue
un lieu saint du théâtre

Jacques Sommer poursuit ici le travail commencé avec La Prose d’Aubervilliers, ce n’est plus dans la ville qu’il se promène cette fois, mais dans l’univers photographique de Gilles Desrozier dont on peut regretter qu’il ne nous soit donné à regarder qu’une seule photo, en couverture de l’ouvrage : volonté de l’auteur ou de l’éditeur, nous sommes privés de la source de l’inspiration qui n’est après tout que l’occasion que se donne le poète, ou qui lui est donnée, d’exprimer ce qu’il ressent devant les choses mortes. L’oubli, la trace, le si peu qu’il reste lorsque tout a disparu, c’est ici dans ces mots d’une pudeur minimaliste que Jacques Sommer tente de le trouver, quête de l’âme des choses et des lieux, de ce qui n’est - n’est plus - est enfin - qu’idée pure.

Hors de toute chair
l’idée pure se dresse

C’est bien dans cette situation qu’est mis le lecteur puisque du poète rien ne lui est révélé que ceci justement dont les mots témoignent, son âme.

Le marbre :

la tombe de marbre blanc
puisque
tout marbre est pierre funéraire

et bien plus que le marbre, les éclats, ouvrent sur l’invisible, l’autre monde inaccessible :

Car les tronçons de marbre et l’armille couchés
pétales détachés d’une rose des ruines
sont entrés dans un règne que nul présent n’assigne
que nulle histoire ne dit en ce monde d’ici

Ainsi apparaît mieux l’objectif du poète, le sens de sa quête, jusqu’à la justification de ce style qui décrit objets et paysages hors de tout mouvement, sinon parfois celui des vaisseaux comme si la vie était encore là, dure, difficile à conquérir, mais bien présente pour peu que l’on élague l’arbre de son bois mort.

Déjà haute est la mer au milieu de la rade
L’eau comme un sable s’évertuant
A refuser l’avance à enserrer
A encercler l’acier de foulards de silice
D’étroits bracelets de dunes

J’ai lu ce recueil sans rien connaître de Jacques Sommer, je ne connais toujours rien de sa vie, je n’ai pas même trouvé sa date de naissance et cependant j’ai l’impression que, de ses mots, il m’a entrouvert un peu son âme. Qu’il en soit remercié.



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