Le 42e parallèle - John Dos Passos
jeudi 29 octobre 2020 par Jean-François Ponge

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Gallimard (collection Folio), 2019, 490 pp., traduction de Norbert Guterman

Mac, Bill, Janey, J. Ward, Eleanor, Charley, six personnages en quête d’identité dans l’Amérique du début du vingtième siècle, en plein essor économique, que dopera bientôt l’entrée des États-Unis d’Amérique dans la Grande Guerre qui ravage l’Europe. L’essor n’est pas pour tout le monde, hélas, l’écart se creusant entre les déclassés (Mac, Bill, Charley) et ceux, plus malins, plus chanceux (?), qui vont s’en sortir par le haut, tel J. Ward Moorehouse, devenu un richissime homme d’affaires peu scrupuleux, qui va entraîner Janey et Eleanor dans son ascension sociale. Tous ces personnages, qui vont se rencontrer au hasard de leurs destins tourmentés, vivent comme rarement la littérature a su le faire, malgré quelques artifices littéraires dont l’auteur aurait pu se passer. L’époque (le roman a été écrit en 1930) est aux expériences, notamment picturales, et l’influence d’un Francis Picabia et des peintres cubistes n’est sans doute pas étrangère à la technique du "collage" que n’hésite pas à employer l’auteur. Insérant dans les parcours entrecroisés de nos héros des extraits de journaux de l’époque ("Actualités") et de courts textes qui semblent tirés de ses propres écrits ("Chambre noire"), John Dos Passos se veut "moderne" sur le plan du style, mais presqu’un siècle plus tard cette "modernité" semble bien désuète. On peut aisément sauter ces passages, qui n’apportent guère de matière au récit, n’en déplaise aux puristes que j’entends d’ici hurler au sacrilège…


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