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Corpus delicti : Un procès - Julie Zeh
jeudi 15 octobre 2015 par Jean-François Ponge

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Actes Sud, collection Lettres allemandes, 2010, 237 pp., traduction de Brigitte Hébert et Jean-Claude Colbus

Un monde pas très éloigné du nôtre (dans le temps), sous le règne de "La Méthode", une institution censée assurer le bonheur des citoyens du monde sur des bases scientifiques. Tous les microbes ont été exterminés, chacun étant astreint à un contrôle permanent de son état de santé physique et mentale, grâce à une puce électronique insérée chirurgicalement dès la naissance. Hélas, quelques irréductibles résistent, comme Moritz Holl, qui va se trouver accusé de viol et de meurtre sur la base d’un test ADN, alors qu’il clame son innocence. Dans ce monde si parfait, ne pas reconnaître une vérité scientifiquement prouvée est un crime d’état. Son suicide en captivité va déclencher chez sa sœur Mia une révolte contre ce système injuste qui broie les consciences au nom du bien commun. Elle qui approuvait la "Méthode" mais avait pour seule exigence qu’on la laisse tranquille dès qu’elle pénétrait dans son appartement (ce qui était tout juste, mais vraiment tout juste toléré), va se trouver au centre d’un procès où on l’accuse de complot contre l’état. Dans la lignée du "Meilleur des mondes" (Aldous Huxley, 1931) et de "1984" (George Orwell, 1949), "Corpus delicti" décrit les dérives concentrationnaires d’un système totalitaire destiné à assurer par la force et sur des bases scientifiques le bien de l’humanité. Le propos n’est donc pas neuf, mais il a été revisité sur la base de l’évolution des sciences et des systèmes juridiques actuels. Hélas, la force de ce roman, destiné à nous faire réfléchir à partir des aventures de quelques personnages représentant des modes de pensée qui s’affrontent, se perd dans des considérations abondamment délayées sur la liberté, la croyance, la science, la Loi, et bien d’autres encore.

Tout comme le roman policier, la science-fiction, lorsqu’elle est de qualité, est destinée à entraîner le lecteur au-delà de l’histoire qui nous est contée, en le laissant totalement libre d’en tirer les conséquences par rapport au monde très réel dans lequel il vit. Ici, rien de tel, puisque tout est prédigéré. Comme dans le monde aseptisé que décrit Juli Zeh, le lecteur n’est libre d’en penser ni bien ni mal. Je me suis donc ennuyé, et c’est bien dommage, car l’histoire était bien ficelée et les personnages attachants…

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