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Maurice Ronet, les Vies du feu follet

Une biographie complète vient enfin rendre hommage à l’un des grands séducteurs du cinéma français, trente ans après sa disparition

vendredi 29 novembre 2013 par Jacques Lucchesi

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Il fut l’une des plus belles gueules de l’écran français des années 50-60. Aussi séduisant qu’Alain Delon, son cadet de huit ans avec lequel il tourna quatre fois. Pourtant, malgré quelques très grands rôles – comme dans « Ascenseur pour l’échafaud » et « Le feu follet », tous deux sous la direction de Louis Malle -, il ne devint jamais une star, à proprement parler. Pourquoi ?

Chacun aura sans doute reconnu ici Maurice Ronet à qui le journaliste Jean-Pierre Montal consacre, en cette rentrée 2013, une biographie concise mais essentielle. Celle-ci vient à point en cette année qui marque le trentième anniversaire de la disparition de l’acteur, à seulement 55 ans. Plus complète que le portrait qu’Eric Neuhoff lui avait déjà consacré dans « Les insoumis » (2009), elle est aussi plus personnelle, entrelaçant les souvenirs de l’auteur avec le parcours de l’acteur. On sent, à sa lecture, toute la fascination de Montal pour Ronet : mais écrirait-on jamais sur une autre vie que la sienne sans un pareil sentiment ? Dans une prose souple et claire, puisant à de nombreuses sources, il retrace, chapitre après chapitre, ce destin hors du commun auquel le succès fit très tôt les yeux doux. Fils d’un couple de comédiens niçois, acteur instinctif et cérébral à la fois, Maurice Ronet avait tout pour réussir dans le cinéma. Mais il avait aussi d’autres dons (la peinture, l’écriture, la musique), d’autres passions qui le portaient toujours vers de nouvelles expériences. Cela explique aussi son éloignement progressif des plateaux de tournage. Au fil des pages, nous redécouvrons le documentariste (les varans de Komodo, la guerre du Mozambique) et l’homme de théâtre qui, contre vents et marées, porta à la scène « Bartleby », l’anti-héros si attachant d’Herman Melville. Le fêtard et le séducteur (Anouk Aimé, Anna Karina et Belinda Lee, entre autres conquêtes) ne nous intéressent pas moins. Ils nuancent positivement la gravité de quelques-uns de ses meilleurs rôles. Il y a enfin l’univers intellectuel de Ronet (Céline, Proust, Schopenhauer) et son cercle d’amis tout aussi turbulents que lui (Roger Nimier, Paul Gégauff, Dominique de Roux) dans lesquels Jean-Pierre Montal nous introduit avec force anecdotes. Avec eux, c’est une époque, certes plus dure mais aussi plus folle que la nôtre, qui resurgit et qui éclaire ces existences brûlées par les deux bouts. Depuis longtemps attendue, cette biographie de Maurice Ronet se lit avec le même entrain qu’un roman : peut-on en faire meilleur éloge ?

Editions Guillaume de Roux, 20 euros.

Jacques LUCCHESI

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