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Formes et Intensités - Paul Graham - David Campany
samedi 9 mars 2013 par Jean-Paul Gavard-Perret

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FORMES ET INTENSITES

Paul Graham, texte de David Campany, Mack Books, Londres, 2012, 104 pages, 45 e.

La photographie reste toujours un dialogue, une série d’actes inscrits dans le vécu quotidien. Graham le rappelle. A la lumière de ces prises parfois stratégiques ou sociales mais parfois plus intimes. L’artiste y ébauche une géographie des réseaux. Rien jamais d’anecdotique. L’œuvre constitue les jalons d’un mouvement créatif continuel où l’imaginaire "désimage" les clichés tout faits. Chaque photographie ouvre à des sortes de latences et à d’hypothétiques agencements. Graham crée des dramaturgies capables de mettre le monde en mouvement au sein de scènes étranges et dans lesquels le travail de construction donne un rythme à chaque ensemble

Le photographe a reçu en 2012 le “Hasselblad Foundation International Award in Photography”. Cette récompense est considérée comme le prix suprême. Il couronne un artiste en tant que maître dans son art. Il consacre donc Avec Graham celui qui depuis plus de trente ans poursuit une recherche particulière. Elle traverse les différents genres et a été exposée entre autres à la Tate Gallery, au Moma et récemment à Göteborg. En Suède ont été réunis tous les livres du photographe. Du premier «  A1 - The Great North Road » (1981) au dernier « The Present" (2011). Et ce juste avant la publication de l’ouvrage-résumé publié chez Mack à Londres avec un essai écrit par le critique et artiste David Campany.

Pour reprendre une formule de Didi-Huberman, « ce que nous voyons ici nous regarde ». Dans l’encadrement temporel que propose Graham, se dégage un espace spécifique. Il donne à comprendre ce segment de labyrinthe dans lequel la complexité et parfois l’"inévidence" des images inhérentes à tout système de relation prennent sens. Le livre permet au lecteur et au regardeur averti de repérer les géométries de divers types de puissances mais en leurs rhizomes ou dérivations.

La narration chez Graham crée à ce titre une mouvance figurative assez paradoxale puisque s’y mêlent différents plans et divers points de vue. L’objectif n’est pas d’éliminer la temporalité et les ordres (biographique ou fiction par exemple) mais de les rapprocher en un processus dynamique et complexe. Surgit une dialectique au sein d’agencements où des éléments (tel que le portait) se cachent mais afin de mieux resurgir non sans ironie. Chaque prise est construite de détails imperceptibles ou aberrants mis en relation au sein d’éléments du réel. On voit ce que l’on peut voir et pas forcément ce qui va (ou irait) de soi. Graham monte en ce sens des dramaturgies étranges, des rapprochements de plans hétérogènes. Elles créent une singularité qui travaille dans un ordre d’intensité autant que d’extension. Existent en conséquence une sorte d’élaboration théorique, un certain formalisme mais aussi une fête perceptive.

J-P Gavard-Perret

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