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Sur le seuil invisible, Alain Suied

Recueil de poèmes paru aux Editions Arfuyen

vendredi 22 février 2013 par Françoise Urban-Menninger

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Publié au Mercure de France et aux Editions Arfuyen, Alain Suied nous laisse une oeuvre atypique qui comprend plus de 23 recueils dont de nombreuses traductions de Dylan Thomas, John Keats, Edwin Muir...."Sur le seuil invisible" rassemble des poèmes écrits dans la dernière année de vie du poète. Se sachant condamné, celui-ci avait ouvert un blog dédié à ses neveux Stéphane et Vincent. Le poète ouvrait ainsi une ligne directe avec ses lecteurs de l’autre côté des mots, laissant tous les possibles aborder "le seuil invisible" où tout se joue, se perd ou se gagne.

Alain Suied nous laisse indéniablement un testament de lumière que l’on pressent dès le premier poème où il déclare :" toutes les langues disparaissent", "pourtant tu dois écouter la poussière/ elle dira : l’amour des mots, l’amour des mensonges/ l’amour qui sait retrouver la langue oubliée/ des galaxies/ l’amour qui fonde la joie/ même sur les rêves de la poussière".

Très vite on comprend que la poésie d’Alain Suied répond à cette nécessité de l’espérance dont n’ont de cesse de parler Yves Bonnefoy ou Claude Vigée. Sa "finitude", Alain Suied la porte en lui, elle l’éclaire d’une clarté qui irradie dans chacun des poèmes qu’il confie à la toile comme autant de petites bouteilles jetées à la mer : "Et l’homme nu/ court en vain/ après le bonheur/ que l’été a brûlé."

Lucide, Alain Suied, dans de très courts poèmes, pose les questions qui fulgurent telles des étoiles filantes : " Et si la vérité était absence de vérité ?", et d’ajouter "Et si le secret était dans l’évidence ?" mais de toujours nous rappeler et d’affirmer que "la poésie est la langue oubliée".

Ainsi pour le poète, la poésie semble être ce langage qui fait détour par un arrière-monde pour nous rapatrier dans le réel. Jean-Michel Maulpoix dans son article intitulé "De la spiritualité dans la poésie française contemporaine" nous le signifiait déjà en écrivant :" la poésie est cette complication ou cette complexification de la langue qui voudrait saisir le tout à fait simple".

Cette langue oubliée, Alain Suied nous la restitue en posant une question essentielle : "Que peut le Poème ?". "Rien-mais/ avec ce rien nous pouvons/ bâtir la part de son allégorie", nous répond-il. Et de poursuivre :" Témoin, passeur/ de lumière, le poète/ offre une fiction/ à son rêve, un tremblement/ à nos peurs, à nos joies. / Et toi, veux-tu entendre ?".

Et le poète, la tête déjà dans les étoiles, de s’interroger encore :"Peut-être sommes-nous un éclat/ du rêve familier ?".

A notre tour d’entrer, l’âme la première, dans cette ronde de lumière où vivants et morts trouvent dans le Poème le passage "Sur le seuil invisible" où "le temps habite l’éternité" et où "L’infini se déploie".

Françoise Urban-Menninger



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