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Visages secrets - Pierre Bourgeade et Mylène Besson
jeudi 12 avril 2012 par Jean-Paul Gavard-Perret

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CLYSTERE DES MAUX




MYLENE BESSON ET PIERRE BOURGEADE :

LES DEUX PIRATES ET LEURS COPINES.




Pierre Bourgeade et Mylène Besson, " Visages secrets ", Éditions Les Libraires entre Les Lignes, Paris, 90 euros, 50 pages.


On comprend combien les œuvres de Mylène Besson (photos du regard yeux ouverts puis yeux fermés et les dessins du sexe pris entre les deux pieds de ses copines) ont pu séduire Bourgeade. On imagine son rire et sa curiosité d'autant que certaines ne lui étaient pas connues quant aux autres on ne citera pas leurs noms… Astuces supplémentaires de l'artiste : avoir demandé à ses " modèles " de donner en quelques mots les impressions de telles prises et de tels dessins.

L'une dit

"C'est bien parce que c'est toi

Et aussi pour Gustave…

Qui…

Courbet bien sûr".

Une autre ajoute :

"Sous l'œil lumière

de l'ombre au soleil

quelle est cette fleur carnivore

inconnue de moi-même".


Ces copines flottent dans l'inquiétude mais sont sauvées par le " tchador " habilement créé par Mylène Besson. D'autant qu'un certain anonymat demeure puisque la personnalité n'est plus donnée par le visage mais le sexe.



La complicité des femmes exclut pourtant toute pornographie. Et l'idée originale du livre à quatre mains permet un étrange portrait sublimé par le bas. Reste un air d'espièglerie dans ce qui tient de la gravité et d'un certain humour créé par l'effet de surprise.


Mylène Besson conserve l'immense mérite de ne pas tomber dans la caricature mais dans le relevé topographique qui prouve - à ceux qui l'ignoreraient encore - que les sexes comme les visages ont chacun leur identité. L'auteur de ses lignes ne se permettrait pas d'en titrer une topologie . Il se contentera d'admirer comme le fit Bourgeade juste avant de mourir - ce qui probablement rendit son agonie plus douce.


De fait l’exhibition, la monstration dérivent vers un appel au regard de l’autre et non seulement à son désir. Le corps en représentation devient l’objet dérisoire et sublime non de la tentation mais de la reconnaissance et de la solidarité. Beaucoup d'œuvres de Mylène Besson fonctionnent d'ailleurs de la même façon. C’est pourquoi elles sont des appels avant que d’être des pièges à fantasmes. La vie est embrasée avec jubilation dans d’étranges réceptacles où l’expression prendre son pied pourrait (le conditionnel est important) reprendre son sens…






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