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Martin Eden - Jack London
lundi 1er août 2022 par Jean-François Ponge

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Gallimard (collection Folio classique), 2016, 592 pp., traduction de Philippe Jaworski

Martin Eden, une œuvre magistrale, et si actuelle ! Peu importe qu’il s’agisse, ou non, d’un copié-collé de la vie de son auteur. Laissons les exégètes et pourfendeurs de Jack London se battre inutilement pour évaluer la valeur de son œuvre littéraire. La simplicité de son écriture, la véracité du trait, l’universalité des sentiments exprimés par les personnages, qu’il s’agisse d’amour, de haine, d’orgueil, de cupidité ou de fraternité, parlent au lecteur d’aujourd’hui comme elles lui parlaient cent ans auparavant. Martin Eden, jeune marin rompu aux bagarres et au verbe haut, fait un jour la rencontre de Ruth Morse, une jeune fille cultivée de la bourgeoisie californienne. Choc des classes ! La rudesse de Martin heurte la jeune fille, tout en l’attirant, et elle va petit à petit tenter d’apprivoiser ce sauvage au grand cœur, l’incitant à se cultiver et abandonner ses manières de prolétaire, trop frustes à ses narines délicates. Notre bon sauvage va se prendre au jeu, tant pour conquérir le cœur de sa belle que pour se prouver à lui-même qu’il vaut bien les beaux messieurs paradant dans le salon des Morse. Ayant goûté au fruit de l’arbre de la connaissance Martin va s’investir comme un forcené dans la lecture et l’écriture, devenant en quelques mois capable d’en remontrer aux plus érudits. Jack London sait décrire comme peu avant lui la réalité d’une société capitaliste qui broie les individus autant qu’elle les porte au pinacle dès que des intérêts pécuniers sont en jeu. Vanité des vanités, tout est vanité, telle est peu à peu la morale que se forge notre héros, après avoir cru à la loi du plus fort, ce darwinisme social que lui a fait adopter un temps l’étude de la biologie et de l’œuvre de Nietzsche. Un roman amer, qui pourtant se lit avec plaisir tant l’écriture, souple et aérée, parle à notre cœur sans pour autant dédaigner d’aborder les grands thèmes universels.

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