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Seule la nuit tombe dans ses bras - Ph Annocque
vendredi 5 octobre 2018 par penvins

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Bien sûr le roman s’inscrit dans son époque. Une époque où le virtuel a tout envahi, cependant le propos va bien au-delà, il est ici question du rapport entre la fiction et le réel. Le thème n’est pas nouveau, mais la façon de l’aborder tout en légèreté par le biais d’une relation amoureuse interroge le lecteur bien plus sûrement qu’un traité de littérature. Je me souviens même de l’un d’eux fort captivant mais un peu abscons, les temps ont bien changé et ce n’est pas plus mal ! À partir d’un sujet résolument moderne, le titre aurait pu être : « Est-ce qu’écrire c’est tromper ? » ! Philippe Annocque écrit un roman de marivaudage digne des libertins du Siècle des lumières, les romans épistolaires sont devenus des romans Facebookiens, l’amour a trouvé de nouveaux supports, je songe également ce roman grec de Maria Efstathiadi lu récemment, Presque un mélo, où la relation amoureuse s’établit au téléphone. Jeu amoureux mais aussi jeu littéraire, non seulement l’aventure se vit par écrit, mais elle n’existe que parce qu’elle est énoncée. Jouant avec la théorie des énoncés performatifs, la réfutant parfois, Philippe Annocque construit une histoire d’amour à la fois bien réelle et doublement irréelle, d’une part parce qu’elle se fait sans rencontre autre que virtuelle, d’autre part parce qu’elle n’existe que dans l’univers de l’écrivain et de ses lecteurs présents ou à venir !

Jeu de cache-cache où les sentiments se dissimulent derrière la pornographie, bouée de sauvetage pour des amants qui se savent sans cesse menacés par la rupture. L’un comme l’autre, ils sont incapables d’abandonner leurs vies familiales auxquelles il manque peut-être quelque chose : il manque peut-être quelque chose à votre relation, comme il manque peut-être quelque chose à celle qui me lie à Marie, sans que nous le sachions écrit Herbert, incapables l’un et l’autre de quitter leur cocon pour la vie qu’ils ont bâtie autour de leurs fantasmes, persuadés, comme pour ne pas sauter le pas, qu’ils s’idéalisent !

Derrière ce jeu littéraire il y a donc un manque et le virtuel, comme le roman, crée un univers parallèle où ce manque s’exprime sans pouvoir se combler.

Philippe Annocque avec humour se fait cette réflexion à propos de son personnage dont il dit qu’il est coincé dans la double vie du cliché éculé.

Un cliché éculé devrait être un cliché sans cul, étymologiquement parlant. Le sien en était plein, pourtant. Ou peut-être pas du tout justement. Peut-être que c’était bien là le problème.

Je lui laisse le dernier mot ! :-)



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