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Militona - Théophile Gautier
jeudi 24 août 2017 par Jean-Pierre Boudet

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L’écrivain tarbais Théophile Gautier, une nouvelle fois, nous transporte en Espagne. Un pays envoûtant, parfumé et parfois violent. Cette histoire d’amour romantique va faire vibrer les lecteurs du journal La Presse, en 1847, dans lequel paraît ce récit sous forme de feuilleton.
A Madrid, don Andrès se rend chez sa promise à contrecœur car c’est « dia de toro » et qu’il compte ne pas s’y éterniser.

« Pourvu, dit-il en franchissant le seuil de l’appartement, que l’idée ne lui vienne pas de me faire répéter avec elle cet exécrable duo de Bellini qui n’en finit pas, et qu’il faut reprendre vingt fois. Je manquerai le commencement de la course… »

Féliciana, assise sur un tabouret, légèrement penchée, déchiffrait la partition formidable, ouverte à l’endroit redouté… Andrès, dont les pas étaient amortis par la natte de paille de Manille, parvint jusqu’au milieu de la chambre sans avoir attiré l’attention de la jeune fille…

« Ah ! c’est vous, Andrès, dit sans se retourner Féliciana, qui avait reconnu la présence de son futur au craquement de ses chaussures. Vous arrivez tout à propos ; j’étais en train de repasser ce duo que nous devons chanter ce soir…
- Il me semble que je suis un peu enrhumé, répondit Andrès…
- Cela ne sera rien ; nous devrions bien chanter ensemble encore une fois… »

Le pauvre garçon jeta un regard mélancolique sur la pendule ; il était quatre heures… Le duo achevé sans trop d’encombre, Andrès lança encore vers la pendule, un coup d’œil furtif.

« L’heure paraît vous intéresser beaucoup, dit Féliciana ; vos yeux ne quittent pas le cadran. Les autres jours, je suis persuadée que la marche des aiguilles vous est fort indifférente, mais le lundi, c’est jour de taureau… Je ne veux pas vous priver d’un plaisir si grand pour vous… Partez ! »

Il marcha d’un pas mesuré jusqu’à ce qu’il eût tourné à l’angle de la calle de San-Bernardo et prit une allure plus vive jusqu’à la rue du Desengaño… Il approchait.

JPBoudet

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