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Shifting sands, Dominique Varma
jeudi 17 juillet 2008 par Justine Evrard

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En s’autorisant un jeu de mots facile, on pourrait dire que l’on plonge dans le roman de Dominique Varma aussi facilement que l’on s’enfoncerait dans des sables mouvants. Le souffle coupé, avec une certaine appréhension et une prudente économie du geste, sans pourtant être capable de lutter contre l’inlassable mouvement qui nous transporte au cœur de l’histoire, ou plutôt au cœur des histoires décrites par la romancière franco-indienne. Shifting sands met en scène plusieurs personnages d’une même famille. Mais attention, cela n’en fait pas pour autant un roman-chorale. Il mélange plusieurs temps pour une seule époque, celle des hommes, de leur horreur, de leur faiblesse mais aussi et surtout de leur poésie.

Shifting Sands, c’est l’histoire des prisonniers d’une plaine glacée. Celle de la captive d’un désert brûlant. C’est l’histoire d’une jeune femme en quête d’identité et d’un vieil homme en quête d’espoir. Mais Shifting Sands, c’est peut-être avant tout une histoire de musique, de théâtre et de danse. Tout au long du roman, c’est dans cet art omniprésent que se perdent les uns et se rencontrent les autres.

Comme le veut la forme du livre, dans lequel les lignes noircissent différents parcours qui s’entrecroisent sans que jamais les personnages ne se rencontrent, le lecteur s’attache plus particulièrement à l’un des caractères, à l’une des trames. Toujours, l’une des portions d’existence lui est plus sensible, plus intime. La jeune étudiante qui cherche partout et sans relâche un sens à sa peur de la mort ? La même qui apprend, séduit, et s’interroge à la première personne et au présent ? Ou bien la princesse oubliée, emprisonnée dans sa bulle d’opium, dans son château de sable mais surtout dans son amour destructeur ? Ou enfin, le petit garçon juif qui grandit dans un camp de concentration au début des années 40 ?

Dominique Varma apporte notamment, avec une poésie extrêmement bien maitrisée, la preuve que le thème des camps de la mort est loin d’être une source tarie par la très nombreuse littérature de la seconde moitié du XXe siècle. Là où la réalité des faits impose la déshumanisation des condamnés, Dominique Varma choisit de baptiser les prisonniers, qui sont ici artistes, acteurs de l’Histoire, et soldats de la survie de leur propre humanité.

La construction souple de son roman est telle que chaque bribe d’histoire achevée, le lecteur se laisse tenter par la suivante. « Encore une petite dernière, une seule et après j’arrête. » Au point de terminer le roman en à peine quelques heures, et de connaître cette sensation frustrante si agréablement rare : celle de la nostalgie de devoir abandonner les personnages si tôt, celle d’en vouloir encore un peu.

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