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Charles de Gaulle
vendredi 9 mars 2007 par Claude Courty

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Gallimard - 2002

Biographie rompant enfin avec la légende, par l’abondance de documents inédits qu’elle ouvre et l’information dénuée de parti pris qui en résulte. Le point de vue des inconditionnels du gaullisme comme de ses opposants irréductibles devrait s’en trouver pondéré, pour le plus grand bien de l’histoire et de la mémoire.

Charles de gaulle y acquiert en tout cas une dimension accessible, ses erreurs étant mises en lumière sans complaisance, ce qui n’ôte rien à son mérite, bien au contraire. Il apparaît en effet et avant tout, simplement comme un homme ayant fait un choix difficile et confronté à une situation ainsi qu’à des difficultés qui en auraient découragé plus d’un. Il est amplement démontré qu’il les a surmontées grâce à un patriotisme sans la moindre faille, servi par une volonté et un caractère exceptionnels.

Ce qui surprend toujours autant n’en demeure pas moins la dimension du personnage qu’il est en tout état de cause impossible de ne pas reconnaître. Intuition, assurance sans limite, pugnacité mises au service de la raison d’un Etat dont il a su demeurer l’émanation lorsqu’il a été au plus bas, sans se soucier autrement que pour les ménager lorsque cela lui a paru nécessaire, d’individus qu’il mettait, comme lui-même envers et contre tout au service de la Patrie en danger, apparaissent ici comme les traits de caractère qui en font un être au destin exceptionnel, s’étant exprimés dans des circonstances touchant au cimes de l’historique dans ce qu’elle peut avoir de dramatique.

Histoire d’un être hors du commun qui ne pouvait être compris de ses contemporains principalement en raison :
- de leur manque de hauteur de vue et même, souvent d’un esprit étriqué, limitant leur capacité de jugement à ce qui ne touchait que directement leurs idées, voire leurs idéologies.
- de sa soumission à ce qu’il considérait comme son devoir et dont l’ampleur ne peut qu’échapper au plus grand nombre.
- de l’idée qu’il se faisait de la Patrie et de la mesure dans laquelle, les circonstances aidant, il se considérait comme son émanation première.

Avec le recul cette compréhension devient possible, mais combien d’hommes - parmi ses détracteurs ayant vécu à son époque - seront-ils capables de faire leur mea-culpa ? Bien que Régis Debré en soit un exemple, d’autant plus remarquable qu’il a été un des rares, parmi ceux qui sont dans son cas, à l’exprimer.

En tout cas, les erreurs de jugement et les défaillances qui furent les siennes à la fin de son existence politique, si elles ont quelque chose de pathétique rassurent. Elles rassurent sur l’homme et elles rassurent sur soi-même, le banal lecteur, membre de la masse citoyenne qu’il sut maintenir envers et contre tout dans un minimum de dignité. Ces erreurs et ces défaillances semblent en effet être la conséquence d’une perte de repères. Tout s’est passé comme s’il avait abouti, au bout de son parcours, dans un monde qui avait changé au point qu’il ne s’y retrouvait plus. Comment pourrait-il en être autrement pour tous ceux qui parviennent à son âge aujourd’hui ?

Nota Parmi ses erreurs, évoquée dans cette biographie, il peut lui être reproché la pire, celle qui touche à l’infamie ; celle d’avoir abandonné à leur sort des centaines de milliers de harkis. Et la France en est bien punie depuis. S’il avait admis et pris le temps de leur offrir le refuge qui leur aurait permis d’échapper aux atrocités de la vengeance FLN, ils auraient pu constituer en métropole la structure d’accueil et d’encadrement faute de laquelle nous subissons depuis, une islamisation débordante. C’eut été condamner à mort quelques centaines supplémentaires de nos soldats du contingent, mais c’était le prix à payer pour un avantage qui eut pu s’avérer non négligeable, outre le fait d’éviter de ternir l’honneur de la France, qui lui avait été si cher.

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