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Demain j’aurai vingt ans, Alain Mabanckou

Editions Gallimard, 2010

jeudi 16 septembre 2010 par Alice Granger

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Alain Mabanckou écrit en français, mais sa littérature est africaine, son français est africain, résistant à la colonisation par la langue de la colonisation elle-même. Un jeune garçon, Michel, raconte son enfance au Congo comme en direct, il dit ce qu’il vit, ce qu’il pense, ce qu’il comprend, ce qu’il interprète à sa façon, c’est extrêmement drôle, mais aussi d’une grande ironie. Il réussit à travers les questions du père et de la mère à faire un récit très intelligent de l’Afrique, terre sur laquelle des Africains, en quelque sorte morts-nés parce que la mère Afrique ne pourrait pas enfanter des enfants viables du point de vue de la réussite occidentale et serait répudiée par un mari polygame ne sachant que faire d’elle, commenceraient à respirer comme ce jeune Michel. Il y a une dimension métaphorique dans ce roman, et la proposition d’un paradigme avec ce jeune Michel africain qui, contre toute attente, respire, grandit, apprend, pense, avec ses blessures qui ne le plombent jamais dans le victimisme.

Alain Mabanckou fait donc passer à travers les paroles enfantines du jeune Michel des jugements implacables sur la politique internationale, sur l’Afrique et l’Occident. En même temps, c’est le regard d’un enfant sur sa famille, la place qu’il a, le fait qu’il n’est pas comme les autres, alors est-il aimé pareil ? traité pareil ? Un père adoptif, est-ce que c’est un vrai père ? Ce père polygame, aime-t-il autant son fils adoptif que les enfants qu’il a eus avec maman Martine sa première femme ? Maman Pauline, la mère de Michel, pourquoi ne peut-elle pas avoir d’enfants avec papa Roger le père adoptif de Michel ? Qu’est-ce que c’est, cette histoire de clef du ventre de maman Pauline perdue à la naissance de son fils de sorte qu’aucun autre enfant ne peut y grandir ? Le jeune Michel retrouve une clef, et on suppose que son Demain j’aurai vingt ans évoque une coupure du cordon ombilical entre mère et fils, en lui donnant la clef, mais aussi en donnant une petite clef à Caroline, une fille de son âge dont il est amoureux, qui ouvrira, on imagine, son ventre…

Ce papa Roger « me précise qu’un ministre des Finances c’est celui qui s’occupe de l’argent d’un pays, mais il est bien surveillé par l’Etat alors que chez nous un ministre des Finances c’est celui qui vole l’argent du pays ou qui aide le Président et les membres du gouvernement à le cacher dans les banques de la Suisse. » Papa Roger ouvre littéralement les champs d’intérêt de son fils adoptif, façonne ses capacités critiques, de jugement, ils écoutent ensemble la radio donnée par un client blanc de l’hôtel où il travaille, et le père adoptif commente pour son fils. Ainsi du président de la République centrafricaine qui vient d’être chassé de son pays, et qui a, trouve le jeune Michel, un si joli nom : Bédel Bokassa. « Mais si tu ne veux pas qu’il te coupe la tête, il faut l’appeler l’empereur Bédel Bokassa 1. » Beaucoup de chefs des pays étrangers étaient venus l’applaudir chez lui lorsqu’il était devenu empereur. « Bien avant ses malheurs d’aujourd’hui il était un très grand ami de la France et la France l’a maintenant lâché comme un chien qui a des puces ou de la rage. Oui, il était un serviteur de la France puisqu’il avait combattu avec les soldats français pendant la Deuxième Guerre mondiale, et c’est les Français qui l’avaient formé comme militaire et lui avaient donné une belle médaille parce qu’il avait toujours répondu présent partout où les Français se battaient, que ce soit en Indochine ou en Algérie. » « Papa Roger me rappelle que nos ennemis les plus méchants sont parfois dans notre famille. Si moi je deviens président, c’est sûr que je vais me méfier de tonton René (le frère de sa mère, qui lui a donné son nom, qui lui offre à chaque Noël toujours le même cadeau, un camion, un râteau, une pelle, pour le préparer à devenir agriculteur, et une année Michel découvre qu’à ses propres enfants ce tonton offre à chaque Noël un cadeau différent symbole de la richesse de leur père, par exemple une belle auto rouge téléguidée, ainsi lui, Michel, a un traitement différent, la douleur est imperceptible…), je vais plutôt faire confiance à Lounès (son meilleur ami) que je nommerai Premier ministre. » Cet oncle René, riche, qui a un emploi officiel, que le jeune Michel aime beaucoup, a spolié sa sœur maman Pauline mère de Michel de l’héritage de leurs parents, c’est lui qui habite la belle maison… Mais, dans le récit qui sort de la bouche de Michel, les blessures ne sont jamais dites comme sortant de la bouche de la victime, il n’y a pas de révolte apparentes, c’est un garçon qui semble heureux de vivre, qui sent l’amour autour de lui, apparemment il n’y a pas de différence, de même que papa Roger se partage de manière très juste entre ses deux femmes maman Martine et maman Pauline. On dirait que la vie est toujours plus forte que les choses négatives, que les choses injustes, que les choses différentes.

« De Gaulle était grand comme deux hommes et demi de chez nous ou cinq Pygmées et demi du Gabon. D’après papa Roger, le Congo l’aimait bien parce que quand les Allemands avaient décidé d’habiter la France le général de Gaulle est venu chez nous à Brazzaville pour annoncer que la France n’est plus dans la France, que la capitale de la France ce n’est plus Paris avec sa tour Eiffel, c’est maintenant Brazzaville la capitale de la France libre. » Rafraîchissement de notre mémoire, et une très jolie manière d’évoquer la colonisation et ensuite ses conséquences… Une tête très libre, que ce jeune Michel. Une richesse incroyable lui arrive en permanence de tout autour, sortant de la bouche des personnages qui l’entourent, faisant son éducation, y compris sexuelle, et sa culture. Il comprend que les choses bougent tout le temps, que tout le monde est le boy de quelqu’un, qu’aujourd’hui par exemple c’est la guerre mondiale entre Giscard d’Estaing et Bocassa I, alors que celui-ci, avant, lui avait donné des cadeaux…

La culture occidentale, et la mythologie grecque, peut se retrouver d’étrange manière au Congo. « Les fous de chez nous ont de ces noms que moi je ne sais même pas où ils les trouvent. Lounès m’a parlé de l’un d’eux qui s’appelle Athéna et que la police a arrêté parce qu’il imaginait des exercices qu’il écrivait sur les murs des maisons de l’avenue de l’Indépendance. Athéna donnait aussi les solutions et les élèves n’avaient plus qu’à recopier…. Et puis il y a un autre fou du quartier Savon qu’on appelle Archimède… Archimède se promène nu, aime se baigner dans la Tchinouka et péter dedans pour voir les bulles faire Plouf ! Plouf ! Pouf ! » Importance des noms, donc, pour le jeune Michel. Interprétation de la folie : « Lounès pense que si Archimède et La Mangue sont fous c’est parce que dans leur enfance on leur a enseigné des choses que leur cerveau ne pouvait pas encore comprendre. Alors ces choses-là ont pourri à l’intérieur de leur cerveau… »

« Cela me fait très mal lorsque tonton René dit à ma mère que papa Roger n’est pas mon vrai père, qu’il n’est qu’un ‘père nourricier’. Ce n’est pas pour la nourriture que papa Roger compte pour moi et ce n’est pas pour me nourrir qu’il a décidé d’être mon père. » Les paroles du tonton maternel sont très déstabilisantes, et confronte Michel à son statut différent, ça le jette à la vie. Mais en même temps, chaque acte et chaque parole du père adoptif viennent prouver qu’il est un enfant qui compte pour lui. Papa Roger, d’abord, aime la mère de Michel, ça c’est une chose en absolu, qui entraîne qu’il aime aussi son fils. Michel est pris dans cette histoire d’amour entre Roger et Pauline, et dans cette égalité de traitement entre les deux familles de Roger. Il entre dans une structure polygame, dans laquelle l’amour de Roger pour Pauline entraîne pour son fils Michel qu’il soit considéré comme le frère des enfants que Roger a avec sa première femme Martine. Son horizon, avec Roger entrant dans leur vie, s’élargit considérablement. D’une part, tonton Roger, avec par exemple la radio cassette qu’il amène un jour à la maison, ouvre sur le monde, sur les pays, sur la politique, sur les personnages célèbres, sur l’histoire, sur le passé colonial, et d’autre part il lui offre des frères et sœurs, beaucoup plus grands ou plus petits. Juste par sa mère qui devient la deuxième femme de son père, sa vie à lui s’élargit, s’enrichit de beaucoup d’êtres nouveaux, il est en apparence comme les autres enfants. Mais sans doute est-il surplombé par le fait que son père géniteur est absent de sa vie, disparu avant sa naissance, et qu’il porte le nom de son oncle paternel. Le décor de sa vie d’enfant n’est donc pas structuré sur une base biologique, c’est un homme étranger qui l’adopte et lui ouvre une autre vie. On sent toute l’importance symbolique de papa Roger. On sent aussi que cette adoption pourrait avoir appris au jeune garçon à perdre et à ne jamais se figer en victime, pour adopter d’autres vies, avec d’autres personnages, d’autres récits, on est adopté mais en même temps on adopte aussi. Psychiquement parlant, cela n’a-t-il pas structuré un enfant différent, le cerveau pas du tout « colonisé » par la famille ?

Michel on imagine qu’il se méfie instinctivement de son tonton René, par ailleurs si gentil, mais qui tente de saboter papa Roger pour son neveu, qui offre toujours le même cadeau à Noël mais fait une différence entre ses enfants et son neveu, et qui a volé l’héritage de sa sœur. Ce qui est structurant dans le cas du jeune Michel dans son Congo natal n’est-il pas autant la situation familiale - où sa naissance lui pose des questions, qu’est-ce qu’un père par exemple, et qu’est-ce qu’une mère comme la sienne peut offrir à son fils, la protection d’un oncle ou l’adoption par un homme étranger à la famille et sans lien biologique avec son fils - que la situation politique de l’Afrique et notamment du Congo, dans le sillage du colonialisme et dans l’Indépendance retrouvée, mais sous l’égide communiste, Marx, Engels ?

Père adoptif, « ça signifie que c’est lui qui m’a choisi, et qu’il m’a choisi en réfléchissant bien à ce qu’il faisait. Avant de décider que je serai son enfant, papa Roger m’avait déjà vu. Normalement on ne choisit jamais la figure des enfants qu’on va avoir, on ne les voit même pas avant qu’ils viennent au monde… Si papa Roger ne voulait vraiment pas de moi quand il m’a vu pour la première fois, il m’aurait laissé tranquille, il m’aurait laissé seul avec ma mère. » La première fois que papa Roger lui a souri « il paraît que j’étais content on dirait que c’était à ce moment-là que j’avais commencé à vivre et à me dire : Moi Michel, je serai quelqu’un dans la vie. » Superposition entre la sensation d’abandon à la fin du colonialisme, pays laissé à lui-même, et la sensation d’abandon du garçon laissé seul avec sa mère par son père géniteur, sa mère ne pouvant pas mettre au monde des enfants vivants, deux filles étaient nées mais aussitôt, le jour de leur naissance, elles étaient mortes, Michel les appelle Ma-Sœur-Etoile et Ma-Sœur-Sans-Nom. Parce que sa mère ne pouvait pas avoir d’enfants, son mari l’abandonna, ignorant qu’elle était enceinte de… Michel. Abandon. Ensuite, les hommes qui vont reconnaître le garçon, d’abord tonton René, puis papa Roger, ne sont-ils pas comme les pères du communisme désormais installé au Congo, Marx et Engels ?

Pauline maltraitée par son premier mari, abandonnée par lui, et l’Afrique aussi maltraitée, abandonnée, accouchant de morts-nés aussi ? « Papa Roger est mon père, un point c’est tout. Je ne veux pas savoir si j’ai un vrai père quelque part. Je ne veux pas voir le visage de ce monsieur que je ne connais pas et qui serait mon vrai père. C’est un lâche qui a laissé maman Pauline se débrouiller à l’hôpital alors que c’est lui qui l’avait épousée depuis Louboulou, le village de ma mère. Ce type était gendarme là-bas avant d’emmener ma mère vivre dans le district de Mouyondzi où on l’avait affecté. Maman Pauline n’était qu’une petite fille devant lui. Et voilà que ce gendarme a dit, juste deux ans après leur mariage : maintenant je fais ce que je veux, je prends plusieurs femmes si je veux, je vais te renvoyer dans ta brousse si tu n’es pas d’accord avec moi. Si tu ouvres ta gueule de villageoise de Loubboulou, je mets ta famille en prison jusqu’à la fin du monde. » Le gendarme montrait son pistolet à la pauvre Pauline. Il lui criait dessus : « Tu me sers à quoi, Pauline, hein ? Tu as été enceinte deux fois, et deux fois ces enfants sont morts dès qu’ils sont sortis de ton ventre ! Tu me sers donc à quoi, à la fin ? Ta famille, c’est des sorciers, ils ont mis des gri-gri dans ton ventre ! Tu n’auras pas d’enfants ! » Le gendarme ne dormait presque plus à la maison, allait avec d’autres femmes, bientôt il ne vint plus, et le ventre de Pauline grossissait. Michel est arrivé après les paroles de son père à sa mère : « Tu n’auras pas d’enfants ! » Ce sont les détails les plus importants de ce roman ! La figure de la mère zigouillée par les paroles et les menaces de son premier mari. La naissance de Michel est une première réparation de cette femme. Puis papa Roger poursuit cette réhabilitation, ce refoulement de quelque chose d’horrible, de destructeur, de brutal pour cette femme, jetée. L’ombre de ses deux sœurs qui n’ont pas vécu hante Michel, mais les enfants que sa mère n’a pas eus, Michel et sa mère les retrouvent autrement, offerts par la situation bigamique. Michel n’a pas de frères et sœurs, mais il en a quand même. Tonton René a certes tendu la main à cette femme abandonnée enceinte par son mari, mais il ne confond pas du tout sa famille normale et celle de sa sœur, ce n’est pas le même traitement. Avec Roger, pour les deux familles et ses deux femmes, c’est pareil.

A la naissance de Michel, évidemment les infirmières le surveillaient jour et nuit, s’attendant à ce que lui aussi meurt tout de suite. Il faut entendre le poids de la mort sur ce garçon. Pour entendre la force de la vie. Michel se met dans le personnage du nouveau-né qu’il était : « Parmi ces infirmières il y en avait qui vérifiaient si je respirais encore. Alors je me disais : Je vais jouer avec ces adultes, je vais leur montrer que je connais leur langue, y compris ce qui se passe dans leur tête. Je m’amusais à couper un peu ma respiration, à fermer les yeux, à serrer mes lèvres et mes fesses, et parfois à devenir si pâle que je ressemblais à un cadavre de bébé blanc… Croyant que j’étais mort pour de bon, les infirmières s’étaient ruées sur moi. Elles commençaient à pleurnicher avec ma mère. Et là j’ai ouvert brusquement les yeux. J’avais envie de leur crier : Laissez-moi tranquille, es-ce que vous ne voyez pas que je respire ? Est-ce que vous ne voyez pas que ça fait trois jours que je suis vivant et que mes sœurs n’ont pas passé un seul jour ?… Je suis un bébé, mais attention, je sais déjà comment on meurt, mais je n’ai pas envie de ne plus respirer ! Je veux vivre ! Laissez-moi me reposer, je viens de loin ! Et puis, un peu de silence s’il vous plaît, nous sommes à l’hôpital ! » Passage non seulement très extraordinaire, insistant dans tout le livre, qui nous met en lumière le récit de la vie du jeune Michel comme une bataille pour la vie alors qu’il sait déjà comment on meurt, mais aussi belle métaphore de l’Afrique, de ses enfants qu’on voit morts-nés d’un point de vue extérieur riche, de cet Africain qui pourtant respire, parie de vivre, de comprendre beaucoup de choses, et qui revient de loin. On se dit que Alain Mabanckou nous livre là peut-être le secret de son écriture et de sa vie en France et aux Etats-Unis. Même si c’est un roman. Jouant avec ces adultes, et leur montrant qu’il connaît leur langue.

Michel tend la clef à maman Pauline. La clef de son ventre. Il espère qu’un enfant arrivera dans cette maison, de préférence une fille… Cette écriture : tout un travail de réhabilitation de l’Afrique, pour qu’à nouveau elle soit féconde. Une fille : symbole de la mère Afrique redevenue intacte. Non pas mère d’enfants morts-nés. Michel le garçon dans sa mission de réhabilitation de sa mère. Alain Mabanckou, idem pour l’Afrique.

Ce roman est magnifiquement vivant ! « Papa Roger n’aime pas les militaires et il croit que les nôtres ont toujours faim… Papa Roger croit aussi que si nos militaires ne font pas de sport c’est parce qu’ils se disent que c’est pas demain que nous serons en guerre et que de toute façon c’est pas un pays comme le Congo qui peut la gagner. » « Lorsque je vois arriver papa Roger, je deviens un autre garçon. » « Pendant qu’il nous parle, moi je regarde bien son visage, ses yeux noirs qui brillent avec la lumière de la lampe-tempête, et je me dis qu’il a beaucoup de globules-blancs, qu’il ira tout droit au Paradis, qu’il ne sera pas loin de Dieu. » Un telle confiance en cet homme arrivé sur son chemin. Providentiel. Ensuite, sa radio-cassette qui donne les nouvelles du monde. Puis, les livres qu’il ramène de l’hôtel pour Blancs où il travaille. Michel d’abord les regarde, longtemps, puis lira Rimbaud. Formidable leçon donnée par Mabanckou sur la générosité de cet autre qui a ouvert le monde à un petit garçon, ceci par un acte arbitraire dans lequel l’amour et la sexualité n’étaient pas absents.

Michel se tourne vers Caroline, l’amoureuse retrouvée qu’il avait failli perdre, et à laquelle il promet une voiture rouge à cinq portes, deux enfants, et un petit chien blanc. Se démarquant absolument de son père gendarme…

Le plus beau roman d’Alain Mabanckou !

Alice Granger Guitard (Alitheia Belisama)



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