JEAN-LOUIS FOURNIER est un humoriste, réalisateur et écrivain, dont le nom a été souvent couplé avec celui de PIERRE DESPROGES. Le Prix Fémina 2008 a amplifié le succès de son dernier livre : Où on va, papa ? (Stock) où il s’adresse à ses deux enfants polyhandicapés sous la forme d’une lettre où l’humour noir s’empare des moindres détails de leur vie quotidienne pour que le rire voile la larme du clown triste jusqu’au désespoir. Humour grinçant, humour dérangeant, humour aussi provocateur que les films d’un Charlie Chaplin, humour qu’on aime ou qu’on déteste.

Un lien très honnête relie le site Internet de l’auteur à un blog archivé : celui de la mère des enfants, qui souligne la distance entre une réalité et sa transposition romanesque, et affirme son propre refus de « l’idée désespérante que le passage de Mathieu et de Thomas sur cette terre n’était finalement destiné à rien ». Mais « Où on va, papa ? » n’est pas seulement le récit d’un père qui utilise le rire « pour résister à sa double fin du monde », c’est aussi un livre tendre, dominé par l’amour qui entoure d’un étrange halo « ces enfants pas comme les autres ». Amour contagieux qui permet d’aller au-delà de la tristesse. C’est ainsi que la gaieté surgit spontanément parmi les éducateurs de la maison où vit Thomas aux approches de la cinquantaine. Assurément, le livre se termine sur la conjugaison du mot vie avec le mot d’impasse mais ce que retient le lecteur, c’est la tendresse.