Gualicho - Anne Bourrel
mercredi 19 décembre 2007 par penvins

Mise en scène Isabelle François-Planche
Avec Charo Beltran-Nuñez et Cathia Poza

Un monologue à deux personnages la mère qui parle et la fille dont le seul langage est le flamenco, remarquablement rythmé tant par le texte que par la mise en scène. Un texte à relire bien sûr mais qui procure dès la première représentation un vrai plaisir musical, d’une musique ravageuse, d’une musique qui emporte dans son tournoiement cette pauvre femme prise au piège de la possession amoureuse. L’amour dévorant, l‘amour d’une dévoreuse qui à force de ne pas supporter le partage avec la femme légitime, va commettre l’irréparable, l’envoûtement de l’homme, l’appropriation par l’enfant.

Le Gualicho rend l’homme aveugle et le paralyse, comment mieux dire l’impasse, dans laquelle l’amoureuse se fourvoie en tentant de retenir celui qui se joue d’elle. Solitude, illusions au fond la mante religieuse n’est qu’une midinette qui plutôt que de se plier aux dures lois de la séduction use d’artifices magiques et se prend les pieds dans les plis de sa robe andalouse.

Sur la scène l’homme a disparu, il n’y a que deux femmes qui se tournent autour, l’une dit, l’autre ne peut qu’exprimer sa rage. La mise en scène est dépouillée mais efficace, le rythme fait ressortir le texte, lui donne toute son importance et le texte dévoile progressivement la signification de cette mise en scène, on ne découvre que tardivement que la danseuse est l’enfant de cet homme, le produit de l’envoûtement par le Gualicho.

Anne Bourrel nous livre ici l’univers d’une femme malheureuse, elle a l’élégance de le faire avec humour et pour nous spectateurs, c’est un vrai plaisir. Ce spectacle se joue au Théâtre des Déchargeurs du 22/01 au 16/02, ce serait dommage de le manquer.

Penvins.



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