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Tandis que j’agonise - W Faulkner
samedi 6 février 2010 par Tarrou

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Une véritable épopée

Ce livre est une sorte d’épopée homérique. Dans l’ensemble de l’œuvre de Faulkner, c’est le seul qui prête à rire.
Addie Bundren va mourir, et son fils Cash, bon charpentier, suivant ses volontés, construit son cercueil quasiment sous ses yeux. Elle veut savoir où elle va !. " étendue, la tête relevée, afin qu’elle puisse voir Cash fabriquer son cercueil, obligée de le surveiller pour l’empêcher de lésiner sur le bois… ".

Il y a Ansen, le père, les fils Cash, Jewell, Darl, et Vardaman. Voilà le médecin qui débarque et Ansen qui n’a qu’une seule idée en le voyant : il ne l’a pas appelé, il ne veut donc pas le payer !

Il ne le laissera monter que quand ce dernier aura bien reconnu qu’il n’a pas été appelé. Ansen ne pense qu’à une chose : le prix de son dentier !. Le coût de cette visite de médecin pourrait retarder la possibilité de se payer enfin des dents et lui permettre de manger " la nourriture du seigneur " !

Tous teigneux, avares, grincheux, paresseux à plus en pouvoir, sauf Darl, celui qui est considéré comme un peu simple, mais qui a des sentiments, lui ! Cora dit de Jewell " Un Bundren pur-sang, celui-là, n’aimant personne, préoccupé que d’une seule chose, gagner le plus en travaillant le moins. "

Car il y a les femmes aussi, la voisine, les filles qui tournent autour des garçons. Et voilà que la mère passe ! Il faut la mettre dans son cercueil. Mais il tombe des cordes !… Darl décrit son père qui regarde Cash travailler à fermer le cercueil : " Notre père le regarde ; l’eau ruisselle lentement sur sa figure. On dirait une parodie burlesque de tous les dénuements coulant sur un visage sculpté par un caricaturiste impitoyable. "

Malgré la pluie qui a fait monter les rivières, qui a bousculé les ponts et rendu le sol des plus vaseux, l’expédition va se mettre en branle… Ce voyage en charrette, avec le cercueil et la mère bringuebalant à l’arrière, ne se passera pas sans mal ni dégâts !. Mais il faut vous laisser le plaisir de la découverte et votre capacité de rire intacte. Cette expédition aura bien des aspects des plus burlesques.

Faulkner nous décrit le mental de ces petits Blancs du Sud. Accrochés à leurs lopins de terre, pauvres à ne plus en pouvoir, pingres, jaloux, envieux, aigris, bien souvent méchants, mais toujours soucieux des convenances. La Bible est la seule source de toutes leurs pensées qui dépassent un rien les mesquineries du quotidien. Tout un univers humain décrit en quelques personnes, avec une nature tantôt dure, tantôt belle qui les environne.
Un très bon livre, un sens de l’observation hors du commun, une grande écriture.

Parlons-en de cette écriture. Bourrée de parenthèses et de parenthèses à l’intérieur des parenthèses. Mais surtout n’en sautez pas une car c’est souvent à l’intérieur de celles-ci que l’auteur nous livre ses pensées les plus profondes.

Oui, il convient d’être concentré quand on lit un Faulkner et le sommet c’est dans « Le bruit et la fureur » qu’on le trouve. Mais quel livre !... Un des plus grands chefs-d’œuvre du vingtième siècle.



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