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La Route - Cormac McCarthy
samedi 30 janvier 2010 par Tarrou

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« Ravage » de Barjavel, quand j’étais jeune, m’avait fait une très forte impression dont certains passages me restent encore en mémoire. Mais alors ici !...

Loin de moi l’idée de vouloir comparer deux auteurs et en plus à plus de quarante ans d’écart !

Il n’empêche… Ici, nous ne savons pas ce qui s’est passé sur la terre. Tout ce que nous savons c’est qu’un homme, et il sera appelé « l’homme » tout au long du livre, et son fils fuient à travers le monde, accompagnés de leur seul caddy avec à bord de celui-ci quelques pauvres affaires de survie. Cet enfant est né quelques années plus tôt et a été confié à son père par sa mère qui s’estimait incapable de survivre. Au début du livre il doit avoir environ cinq ou six ans environ. Il est toujours appelé « le petit ».

La terre entière nous semble n’être qu’un gigantesque amas de cendres grises au travers duquel même la lumière ne passe plus. Ni celle du soleil, ni de la lune, rien que des cieux plus que plombés !... Les rivières et les ruisseaux charrient une boue noirâtre et, très rarement une eau qui peut être bue après filtrage.

En dehors des routes, bien souvent brûlées ou au moins jonchées de déchets divers et aussi fondues par endroits, il n’y a que des paysages désolés. Des ossements d’animaux également brûlés jonchent le sol. Plus un oiseau ou un animal vivant ! Sur les plages où ils finissent par arriver ils ne trouvent qu’une multitude d’arrêtes de poissons.

Et nous découvrons que cette situation dure déjà depuis quelques années ! Sur des semaines et des mois de marche, au bord de l’épuisement et face aux pluies et aux grands froids, ils ne rencontrent au maximum qu’une trentaine de personnes vivantes.

Quelques rarissimes maisons, non encore pillées, mais abandonnées, vont servir d’abri pour un ou deux jours et ils y découvriront quelque nourriture sous forme de conserves largement périmées mais qu’ils risquent de manger quand même, affamés qu’ils sont.

L’homme est malade et crache de plus en plus ses poumons. Quant au petit il est bien souvent au bord de l’épuisement total. Quelle horreur que de découvrir dans les sous-sols d’une maison quatre ou cinq êtres humains, encore vivants, enchaînés qui ne sont en fait que la réserve de nourriture de trois hommes et deux femmes !... Ceux-ci sont devenus anthropophages !... Et un peu plus loin, il y a un feu abandonné en grande vitesse avec quelque chose qui cuit à la broche. En s’approchant ils découvrent qu’il s’agit d’un bébé dont on a coupé la tête et que l’on cuit !... Et qui a fait le bébé ?...

Qu’est-il arrivé à la terre ?... Depuis combien de temps ? …Combien d’êtres humains survivent ?... Sont-ils tous méchants, comme le demande le petit à l’homme ?...

Il est inutile d’insister auprès de vous sur le côté plus que sombre de ce livre !

Comment McCarthy a-t-il fait pour que nous restions littéralement scotchés à un tel livre ?
Bien sûr nous voulons savoir ce qui s’est passé sur notre planète ou dans l’espace ! Bien sûr nous voulons savoir comment tout cela va finir pour l’homme et le petit !...

Mais tout tient surtout par la fabuleuse écriture de Cormac McCarthy ! Sans elle, ce livre aurait été un échec complet… Nous avons ici une capacité d’expression écrite au-delà du commun. Un style qui colle à la situation, à l’environnement. Il ne s’agit évidemment pas d’un style à la Yourcenar, il serait totalement déplacé ! Une chose n’a pas changé : McCarthy utilise toujours ses « et » à répétition, qui rythment si bien ses phrases. J’ai été jusqu’à en compter neuf sur une seule phrase ! On s’y habitue très vite et cela fait partie intégrante de son style (dans ses versions américaines j’ai toujours compté autant de « and »)
Nous retrouvons aussi autant de ces dialogues aux phrases très courtes et très scandés.

Ce livre est une merveille ! Mais, sauf erreur, il ne risque probablement pas d’être un grand succès de librairie !...

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