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Un flic aux trousses - Mélèze
par Meleze

Mélèze

Un flic aux trousses - Mélèze


A cette époque où ils sont déjà très puissants les Etats-Unis ne se soucient pas du tout de l'image qu'ils donnent au monde. Or ce film se regarde très volontiers et sans qu'on porte attention à son arrière-plan social. C'est pourquoi j'ai senti monter en moi au fur et à mesure que je le regardais une immense colère face à l'accumulation des situations sociales qui y sont décrites et qui sont invraisemblables.

Quand un pays aussi fabuleux laisse passer une pareille image de lui-même c'est un problème littéraire qui se pose et il m'a paru intéressant de vous le soumettre :

1. Ca commence par une histoire complètement illégale dont je ne peux imaginer qu'elle existe : il s'agit d'un ouvrier à qui son patron retient 200$ sur sa paye comme commission en contrepartie du fait qu'il est employé. Le gars évidemment pas content du tout provoque une bagarre

2. L'ouvrier révolté, poursuivi, est arrêté par une police à la solde de l'entreprise aux pratiques illégales. Peut-on imaginer à quel point il est grave de donner l'image d'une justice au sein de laquelle on ne peut même pas se défendre, et qui vient en contrepoint de toutes ces series sur les avocats qui font la justice? Pourquoi notre héros dans son droit ne se voit pas rappeler les articles de la constitution ? Pourquoi n'a-t-il pas droit à un procès?

3. Le condamné qui a plongé par injustice devient récidiviste.

4. Il s'évade et tombe dans un traquenard dont la description vaut son pesant d'or. Car de nouveau, il s'agit de deux frères qui font la loi eux-mêmes, qui se livrent sur leur prisonnier à une tentative de lynchage. Puis le prisonnier s'échappe grâce à une action en légitime défense dont le spectateur est le seul juge.

5. Voici notre évade parvenu dans une ville dont toute la police est à la solde d'un gouverneur qui distribue gracieusement des voitures qu'il peut continuer de suivre à la trace en leur affectant son prénom « SAM »suivi de leur numéro d'ordre.

6. Il s'en suit, on l'aura deviné : une poursuite en voiture. Il faut à ce moment que le lecteur «d'exigence littérature» fasse l'effort de compter l'énorme fichier dont il faudrait remplir les ordinateurs pour mentionner toutes les agressions contre l'environnement dont le cinéma américain fait l'éloge en attribuant à ce sujet une médaille d'or à Clint Eastwood qui parvient dans une autre poursuite à détruire une ville entière au moyen d'un bus en flamme. Toujours dans le Texas ! L'image des Etats-Unis était-elle commercialisable ? Et maintenant est-il même possible de faire marche arrière en redressant l'image qu'on a commercialisée?

7. La saga des armes a feu est aussi de la partie. Quoiqu'il y ait des films beaucoup plus importants sur cette question, je voudrais quand même stigmatiser l'image imbécile de Kirk Douglas, parce que c'est un acteur que j'aime bien et parce que le moment où il ouvre son magasin de carabines et où il choisit ses armes à feu est un moment fort


Peut-on pendre ce film au sérieux ? Bien sûr que non. Je sais que les milieux traversés ne sont que des épreuves dans la vie d'un héros qui finit par en triompher. Le flic dans ce film fait grâce. C'est pourquoi la scène des armes à feu a un caractère religieux. Donc je reconnais aussi le thème de l'ange venu sur terre pour réparer les injustices des hommes.

Mais ni dans ce film, ni dans les autres, les passages de l'histoire ne sont sociologiquement neutres. Les Américains doivent se rendre compte que leur civilisation, elle aussi au nom de Dieu, a semé le droit de détruire.

Mélèze

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