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Les idées de Céline - Philippe Alméras
par penvins

Philippe ALMERAS

Philippe ALMERAS

LES IDEES de CELINE

RACISME BIOLOGIQUE

Il s'agit ici de mettre à plat les idées de Céline, de suivre ce à quoi le pousse sa haine antisémite. Philippe Alméras débusque dans les écrits et notamment dans les lettres de Céline une pensée qui revendique le racisme, racisme biologique - dit Alméras se référant notamment à une lettre à Lucien Combelle:

Pour ma part je crois au racisme. Ce n'est qu'une croyance médicale - une mystique biologique. p 154

ou à cette autre lettre adressée au même Lucien Combelle:

Bien sûr que le blanc est pourri! qui le sait mieux que votre serviteur, grand Dieu ! Pourri à plaisir - mais le juif a su gauchir cette pourriture en sa faveur [...] Racisme! Racisme ! Racisme ! Tout le reste est imbécile. J'en parle en médecin. P 155

Chronologiquement Ph Alméras suit la pensée raciste de Céline, on connait l'antisémitisme de son père, lors de son séjour en Afrique il lui écrira:

Je crois discerner dans cela, ce que j'ai toujours vu dans les luttes de races, le passé se défendant contre l'avenir.
[...]
Aux premiers jours de la guerre, lorsque le choc initial eut lieu, j'ai eu la certitude que ces gens-là représentaient le présent et nous le passé.(lettre à son père du 30/08/1916) P 21

Toujours à son père, il confie sa nostalgie!:

Il a coûté fort cher à Galilée au XVe siècle de maintenir que la terre tournait, il est presque aussi dangereux de notre temps de prétendre que la roue tourne. Et pourtant elle tourne et entraîne mon pauvre pays que j'aime quand même et toi aussi. (lettre à son père du 30/08/1916) P 21

A l'automne 1930, L-F Céline écrit à Joseph Garcin:

Vous savez, je ne suis pas un homme du Midi. Il me faut les froids du Nord, nos viandes sont déjà tellement précaires. Et je me méfie de tous les ragoûts, en médecin impitoyable là-dessus.
(P 55) [Voir le texte complet dans "Lettres à Joseph Garcin" établi par P Lainé, Librairie Monnier]

Les théoriciens:
Drumont, Gobineau,Vacher de Lapouge, Elie Faure... Montandon

Pour Ph Alméras, Céline qui bien sûr n'a pu ignorer Drumont et sa "
France juive", mais:

(...) alors qu'on attendait de lui un hommage marqué, celui que rend Bernanos à Drumont dans sa Grande Peur des bien-pensants. Drumont et ses cancans plaintifs ont été sans effet profond sur lui. Drumont n'est qu'antisémite. p 79

à la différence de Brasillach et de Drieu la Rochelle, Céline n'est pas émerveillé par le redressement italien:

L'Italie est congédiée de l'Europe aryenne dont Gobineau avait tracé les contours et dont en France la ligne de démarcation imposée par les Allemands va épouser quelques temps les limites. p 80

Ph Alméras remarque la concordance entre l'idée de décadence propre à Gobineau et la pensée de Céline, et il complète son analyse en rappelant que Céline se référera souvent à Vacher de Lapouge qui en octobre 1923 publiait un article sur Gobineau dans la revue "Europe".

Lapouge remarque que, pour Gobineau, la race ariane qu'il privilégie correspond "à peu près à l'homo europaeus", et que les connaissances se sont bien élargies depuis. L'hérédité des caractères psychologiques acquis, dans laquelle il voit le moteur du développement humain, est un phénomène interracial. p 84

Dernier théoricien, Elie Faure, médecin comme Céline et qui est arrivé au gobinisme par l'esthétique mais pour qui

le métissage perd (...) le caractère dangereux que lui prêtait Gobineau: l'aventure biologique reste imprévisible. [ ...et qui ] n'admet donc pas d'infériorité de nature et détruit ainsi la hiérarchie rigide que Gobineau avait cru pouvoir établir entre les divers groupes humains (...) p 85

Le 21 décembre 1932 Elie Faure écrit à son ami Deschamps qu'il a été sollicité d'adhérer à l'A.E.A.R. ( Association des Ecrivains et Artistes Révolutionnaires) et que malgré sa répugnance pour tout embrigadement il a accepté, Céline ne le suivra pas dans cette lutte antifasciste.

Crever pour le peuple, oui, quand on voudra - où on voudra, non pas pour cette tourbe haineuse, mesquine, fainéante mentalement jusqu'au délire... Nous devenons fascistes. Tant pis ce peuple l'aura voulu. (p 93)

Philippe Alméras entreprend ensuite de rendre compte de Bagatelles et de L'Ecole des cadavres, ils les découpent en séquences et donne l'idée de chacune d'elles.

La réaction à Bagatelles des antisémites (à la française), Darquier de Pellepoix, Jean Drault... est mitigée, Céline lui

ne reconnaît qu'une autorité, le professeur d'ethnologie 
Georges Montandon, d'origine suisse, qu'il donne comme référence à l'une de ses nouvelles relations, Henry-Robert Petit auteur des Juifs au pouvoir(1936 et 1938) et du Règne des Juifs (septembre 1937) source avérée de Bagatelles. p142

Juillet 1940-juin 1944 - L'attitude de Céline sous l'Occupation

En 1946 Céline écrit: "Je ne me souviens pas d'avoir écrit une seule ligne antisémite depuis 1937." Philippe Alméras entend démontrer le contraire. Il s'appuie pour cela sur la correspondance de Céline, ainsi que sur Les Beaux Draps. Les lettres sont soit des lettres privées, soit des lettres adressées aux journaux de L'Occupation: Céline apparaît plus que jamais antisémite ayant l'obsession de voir triompher ses idées:

Pour recréer la France, il aurait fallu la reconstruire entièrement sur des bases racistes-communautaires. Nous nous éloignons tous les jours de cet idéal, de ce fantastique dessein. p 193, Lettre adressée Au Pilori le 2/10/1941

Plus près de Doriot que de Déat, on le voit fulminer contre les collaborateurs qui ne se déclarent pas racistes:

Il s'agit aussi de mettre à l'épreuve, de provoquer: les autres, ceux de l'autre raffinement, sont-ils racistes? Bergery, Marcel Déat, Jean Luchaire, Pierre Laval - le sont-ils? p 173

et contre les écrivains qui ne s'engagent pas de son côté:

Mais on voudrait , ô combien, connaître l'opinion de nos plus tumultueuses élites sur la question juive, sur le problème délicat du racisme?... p 197, Lettre adressée le 4/12/1941 à L'Appel

On le voit du côté de l'Allemagne contre Vichy tant que l'espoir demeure de débarrasser l'Europe des Juifs, puis décrocher de l'Europe nouvelle quand la défaite de celle-ci approche, jusqu'au moment où:

(...) Céline et ses amis vont commencer à soupçonner Hitler lui-même. Hitler juif, tout s'explique: il devient l'instrument de la destruction du monde non juif. P 233

Désinformation

Viendra ensuite le temps de l'exil et de la prison danoise, puis de la correspondance avec Milton Hindus et avec Albert Paraz, dont Ph. Alméras dit:

L'un est l'intermédiaire obligé avec le monde nouveau-né de la "Libération", et l'autre avec le Nouveau Monde dont Céline reconnaît sans hésitation le pouvoir: ("votre action américaine, souveraine ici"). P 263

en février 1950 ce sera le procès, l'amnistie et enfin le difficile retour et les romans d'après-guerre.

Penvins

voir également de Philippe Alméras: Je suis le bouc

 

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