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La petite Italie - Béatrix Beck
par Alice Granger

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Editions Stock.

L'impression qui reste de la lecture de ce livre : quel extraordinaire don de la langue elle a , Béatrix Beck! Des petites nouvelles, des histoires, des fables, des réflexions philosophiques et existentielles, qui s'écrivent à travers les trésors de la langue, les merveilles des expressions, des proverbes, des dictons, des métaphores, des mots en nombre infini.
Mais on se demande, ça lui vient d'où?
Sa capacité d'écoute, sûrement hors du commun. Autour d'elle, depuis toujours, ça parle, la langue lui est donnée par tous ces gens qui parlent, qui racontent, c'est très riche, bizarre, il faut réfléchir à ce que cela veut dire, la langue est différente selon la personne qui parle, mais des expressions reviennent. Attentive aux trésors de la langue, son oreille tendue vers ce qui parle, dans des lieux, des circonstances, des pays, des cultures différents, elle remarque aussi les personnes, par exemple Les, " repreneurs du poil de la bête, les coupeurs de cheveux en quatre... les pique-assiette...etc...", leurs histoires. Elle entend une infinité d'histoires, mais parfois cette histoire est une fable, ça raconte une fable.
Les mots qu'elle entend la tournent aussi vers les choses, vers la création, très belle et aussi très bizarre, avec des ratés et des réussites.
Béatrix Beck, on entend dans ses livres qu'elle se trouve au milieu des mots, et donc aussi des choses. Le contraire de se trouver dans un milieu fermé, familier, familial. Bien souvent, ses histoires parlent d'une femme qui n'a pas voulu d'enfant, d'enfant né sous X, de pupille de l'Assistance publique, de petite fille qui n'a pas de parents, d'adolescente abandonnée sur la plage par les vagues et qui y retourne à la fin du récit pour ne pas être prisonnière d'une famille luthérienne qui l'adopterait-normaliserait par le baptême.
Elle se trouve dans un milieu extraordinairement ouvert, dans lequel Il, ce dieu qu'elle préfère appeler Il, lui donne comme l'amour donne ce qu'il n'a pas. Un don lui est fait, don de la langue au sein des gens qui parlent et des paroles qui la tournent vers les choses et des temps différents, qui ne pourrait se faire comme une mère ou une famille donnerait en milieu forcément fermé. L'amour donne ce qu'il n'a pas.
L'impression que le don de la langue a à voir avec le dieu tel que Béatrix Beck l'entend, et la mère qui donne à la lumière son enfant comme les vagues déposent la jeune fille sur la plage, ou que ce don de la langue c'est comme une merveilleuse Assistance Publique.
Des yeux qui s'ouvrent sur les choses parce que les oreilles se sont ouvertes sur les sons, les mots, le rythme des phrases, leur musique, leurs rimes. Les oreilles ont en effet une mémoire que les yeux n'ont pas. Au pays d'avant, on pourrait dire au pays flottant d'avant le naufrage, d'avant la naissance, on était au milieu de, et les sons venaient de partout. Rejeté par la naissance au milieu d'autre chose, ce sont encore les sons, organisés en mots, en phrases, en expressions, en musique, qui tissent le milieu, initient les yeux à s'ouvrir sur les choses qui entourent, ce sont encore les sons qui font changer de milieux sans cesse, qui mettent la puce à l'oreille sur les richesses des milieux à explorer.

Alice Granger

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